03/04/2014
Sahel

Gestion durable des terres et de l'eau : 1,1 milliard de dollars au profit de 12 pays

Le
Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le
Sahel – CILSS, a organisé, du 19 au 22 mars 2014, à Ouagadougou, la
conférence du Programme pour le Sahel et l'Afrique de l'Ouest (SAWAP) en
appui à l'initiative de la Grande Muraille verte. La cérémonie a été
l'occasion de lancer le projet de renforcement de la résilience par le
Biais des services liés à l'innovation, à la communication et aux
connaissances (BRICKS).

SAWAP est un programme d'investissements de
1,1 milliard de dollars soit environ 550 milliards de francs CFA pour
développer la gestion durable des terres et de l'eau dans 12 pays
africains : le Bénin, le Burkina Faso, l'Éthiopie, le Ghana, le Mali, la
Mauritanie, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, le Soudan, le Tchad et le
Togo. Il vise, selon la représentante-résidente de la Banque mondiale
au Burkina Faso, Mercy M. Tembon, à accroître l'investissement de
technologies en matière de gestion durable des terres et de l'eau et
améliorer l'aménagement du terroir et les systèmes d'information. Pour
sa part, le projet de renforcement de la résilience par le Biais des
services liés à l'innovation, à la communication et aux connaissances
(BRICKS), d'un montant de 4,6 millions de dollars US soit environ 2,3
milliards de francs CFA, a pour objectif de faciliter, a-t-elle ajouté,
l'identification des innovations au niveau régional et global et leur
promotion à travers une communication, une gestion de connaissances et
un suivi-évaluation efficace. Mercy. M. Tembon a, par ailleurs, précisé
que, le BRICKS intervient comme "un ciment", entre 12 projets et
programmes dans les pays SAWAP. BRICKS est mis en œuvre par des centres
d'excellence régionaux agréés chargés d'activités distinctes : le CILSS
chargé de la gestion et de la diffusion des connaissances,
l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) chargé des applications
géo-spatiales et du suivi-évaluation du portefeuille de projets, et
l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui est
le chef de file dans les domaines de la biodiversité, des stratégies de
mise en réseau et de communication. Ces institutions fourniront en
collaboration avec leurs partenaires, des services consultatifs et une
assistance technique sur demande ainsi qu'une plateforme régionale de
partage des connaissances. Cette plateforme permettra l'identification
et la mise à profit des bonnes pratiques et des conditions nécessaires
pour une lutte efficace contre la sécheresse et une gestion durable des
terres et de l'eau dans les pays du Sahel et de l'Afrique.

Le
secrétaire exécutif du CILSS, Djimé Adoum, a pour sa part, rappelé que
le CILSS s'investit, depuis sa création, il y a quarante ans, dans la
sous-région ouest-africaine afin de renforcer la résilience des
populations. La persistance et la recrudescence des phénomènes de
dégradation des terres exacerbées par le changement climatique, a
conduit les chefs d'État et de gouvernements africains à adopter en
2007, l'initiative de la "Grande Muraille verte" du Sahara et du Sahel.
Cette initiative selon Djimé Adoum, vise à soutenir les communautés
locales dans la gestion et l'utilisation durables de leurs forêts,
parcours et ressources naturelles. La Grande Muraille verte est
aujourd’hui perçue comme une initiative panafricaine majeure pour
améliorer la sécurité alimentaire et les moyens d'existence des
populations.

Le représentant du ministre de l'Agriculture et de la
sécurité alimentaire, Saga Pascal Ilboudo, qui a présidé la cérémonie
d'ouverture de la conférence et lancé le projet BRICKS, s'est appuyé sur
le terme "résilience". De son avis, "ce terme nous rappelle d'abord combien nous sommes exposés et vulnérables aux chocs liés aux forces de la nature".
Parmi ces chocs liés aux forces de la nature, M. Ilboudo a cité, les
chocs climatiques et sanitaires et les dégâts environnementaux. "Pour
remédier à ces facteurs de vulnérabilité, le concept de résilience,
permet aux acteurs de développement que nous sommes, de concentrer les
efforts sur la ressource humaine, premier acteur de développement"
, a-t-il affirmé.

Dans
le cadre du programme SAWAP, le projet BRICKS fournira, pour lui, des
services opérationnels, techniques et consultatifs aux douze pays
suscités. Aussi ce programme novateur mettra l'accent sur
l'apprentissage Sud-Sud à travers la mise en œuvre des activités liées à
la surveillance des changements environnementaux, les analyses
géospatiales, etc.

Aïssata Bangre, Sidwaya Quotidien (Ouagadougou) – AllAfrica 19-03-2014